La rénovation thermique : une restructuration qui ne dit pas son nom
Quand la performance énergétique devient, sans le dire, une opération de restructuration.
L’effet d’aubaine des subventions énergétiques :
Les programmes de rénovation énergétique se multiplient, portés par des aides publiques. L’objectif est vertueux : améliorer la performance énergétique du patrimoine bâti, notamment celui des collectivités locales.
Mais derrière ces opérations de rénovation thermique se cache parfois un phénomène plus complexe : une restructuration partielle du bâtiment qui n’a pas été pensée comme telle.
Des travaux par opportunité, sans vision d’ensemble :
Souvent, les bâtiments concernés datent d’avant les années 1980. Leur rénovation thermique révèle d’autres besoins : confort, mise en accessibilité (création d’un ascenseur), vétusté des installations électriques ou de ventilation, ou redistribution partielle des locaux…
Peu à peu, le programme initial s’enrichit “par opportunités” : « puisqu’il y a un budget subventionné, autant l’abonder pour moderniser ce qui en a souvent un grand besoin et mettre le bâtiment en accessibilité ».
Résultat : les travaux s’étendent, touchant à des éléments essentiels du bâtiment — sans qu’une programmation globale préalable n’ait été réalisée.
Une restructuration implicite, sans dossier de sécurité adapté
Dans le cas des ERP ou des IGH, cette logique peut conduire à engager des travaux structurants sans les avoir pensés comme tels.
L’article GN 10 de l’arrêté du 25 juin 1980 impose pourtant des mises en conformité, notamment lorsqu’il est question, par exemple, de gérer l’évacuation différée des PMR, besoin inhérent à la création d’un ascenseur ou de penser l’accessibilité du bâtiment lorsque les menuiseries sont changées.
Or, lorsque les modifications s’accumulent, le projet peut franchir le seuil d’une restructuration partielle qui nécessite de penser à une mise en sécurité du bâtiment.
Ce décalage peut entraîner des situations délicates : situations de non-conformité du dossier de sécurité, suspension des travaux, voire blocage par la commission de sécurité.
Penser la rénovation comme un projet global
La rénovation énergétique qui s’adresse à des bâtiments anciens aboutit souvent à un programme d’interventions qui n’est pas qu’un geste thermique.
Avant d’engager des travaux, il est donc essentiel de :
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Analyser les écarts entre l’existant et les exigences réglementaires actuelles,
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Évaluer les interactions entre les différentes actions envisagées
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Formaliser une stratégie de mise à niveau cohérente et validée par les services compétents.
Cette approche évite les écueils d’une restructuration “subie” et permet d’inscrire la rénovation dans une dynamique de valorisation durable du patrimoine.
La performance énergétique, les travaux complémentaires d’amélioration de l’existant et la mise à niveau en sécurité incendie doivent être pensées ensemble pour répondre aux exigences de conformité exigées pour les dossiers de sécurité dans les ERP.
Pour mener à bien cette démarche, Batiss peut vous accompagner à chacune des étapes du projet.
BATISS
Faire de l’exigence réglementaire un levier du projet.